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SONDAGES, SPECIALISTES ET ABSTENTION : DANGER !

A chaque élection, on a droit au même rituel : Des sondages et des débats d’experts ou spécialistes. Ces derniers décortiquent chaque phrase et comportement des candidats. Ils nourrissent les médias de leurs commentaires et analyses, et n’hésitent pas à apporter leurs critiques sur le réalisme et la faisabilité de leurs propositions, sur la probité de leurs comportements et sur la qualité de leurs bilans. Mais à quand l’heure de leur propre autocritique ?

Vous avouerez qu’il est déjà cocasse d’assister à un débat de spécialistes. On s’attend à ce qu’ils soient à priori d’accord sur le même sujet et nous livrent une claire et fine analyse qui nous permette de comprendre ce qu’il était juste ou faux de faire, mais au lieu de cela, ils passent leur temps à nous livrer leur propre opinion en la matière. Mais alors de quoi sont-ils spécialistes car au final, le débat se transforme en un jeu télévisé dans lequel l’on cherche à déterminer lequel dispose véritablement d’un bagage d’expert et lequel a déjà franchi le principe de Peter qui situe son niveau d’incompétence ?

Il est clair qu’à force de mauvaises surprises, la question du rôle et du bien fondé des instituts de sondage ou des spécialistes se pose réellement. L’histoire ne cesse de démontrer que leur pertinence est trop souvent un désastre. A force de rater la cible, leur utilité devrait être remise en question. Il ne suffit plus de réinviter ces mêmes spécialistes qui viennent nous expliquer le contraire de ce qu’ils nous avaient dit ou encore pour les entendre dire qu’ils se sont trompés pour telles ou telles raisons.

Le problème majeur du spécialiste c’est qu’il croit les sondages ou du moins s’appuient dessus pour son analyse. En fait, qu’il le veuille ou non, il se retrouve influencé par la plus forte probabilité, la plus faible chance de se tromper. Normal, me direz-vous, son titre d’expert ou spécialiste est en jeu ! Alors certes, il va finir son laïus par une phrase qui signifie que tout l’inverse est possible et qu’il faut se méfier des sondages mais trop tard, sa propre analyse a été biaisée par les pourcentages aléatoires de la rue. A cela s’ajoute que le peuple lui-même est influencé par les sondages ou commentaires d’invités qualifiés du titre de spécialiste. A quoi bon aller voter alors que ces derniers annoncent le résultat à l’avance. Lorsque les dés semblent jetés, pourquoi se priver d’un barbecue ou toute autre activité ludique pour aller faire la queue à un bureau de vote ?

Finalement, ceux qui se mobilisent vraiment sont ceux qui sont donnés perdants et c’est encore plus vrai pour le vote des extrémistes qui eux sont vraiment conscients que tout repose sur le vote de chacun. Dès lors tout bascule et c’est bien souvent dans l’abstention de la majorité silencieuse – de nature docile et tolérante – que se situe le principal danger. Le principe démocratique laisse la liberté à chacun d’aller voter mais en ces temps où le nationalisme prospère, il serait bon de réfléchir au vote obligatoire. Ainsi ça éviterait les surprises et la gueule de bois du lendemain.

Pleurer et réagir après coup, comme on l’a constaté aux Etats-Unis après l’élection de Donald Trump, est inutile. Ce sont les matraquages de sondages le donnant perdant et les abstentionnistes qui permirent l’élection d’un entrepreneur mégalomane, ouvertement raciste, machiste, homophobe, xénophobe et isolationniste. Espérons que les contre-pouvoirs américains vont s’organiser et lutter contre ses promesses électorales destructives. Sinon c’est le chaos mondial qui nous pend au nez.

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