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LE COMING-OUT, UN EXERCICE TRÈS DÉLICAT DANS LE MONDE DU SPORT

Il semble évident que les instances dirigeantes de la FIFA sont particulièrement laxistes sur ce sujet. Certes, elle a fini par sévir contre le racisme en ordonnant des sanctions exemplaires. Une mesure qui porte aujourd’hui ses fruits de manière efficace. Qu’en est-il alors de l’homophobie qui reste un secret de polichinelle dans le football ? Ne constitue-t-elle pas au même titre que le racisme une discrimination mortifère que les victimes subissent dans une douleur impossible à partager ?

Cette non-intervention de la FIFA face à cette grave discrimination est condamnable dès lors que l’art.3 de ses propres statuts mentionne clairement « Toute discrimination d’un pays, d’un individu ou d’un groupe de personnes pour des raisons d’ethnie, de sexe, de langue, de religion, de politique ou pour toute autre raison est expressément interdite, sous peine de suspension ou d’exclusion ». Pourquoi cet article n’est-il pas tout simplement appliqué ?

Pas besoin de commissions qui dissertent indéfiniment sur ce sujet comme l’expliquait Michel Platini lorsqu’il était Président de l’UEFA. D’autant plus que ce dernier – ami d’enfance d’Olivier Rouyer, un des principaux défenseurs des droits des membres LGBT dans le football – connaît parfaitement l’ampleur du problème. En fait, une dose de bonne volonté de la part des dirigeants suffirait.

Face à l’inaptitude d’une ONU dépassée par les évènements, les dirigeants de la FIFA ont aujourd’hui un devoir d’éthique à utiliser la popularité et le pouvoir médiatique du football pour défendre efficacement une communauté LGBT ostracisée. Un discours du Président de la FIFAGianni Infantino – suffirait pour mettre en pratique des sanctions identiques à celles appliquées pour le racisme. Une solution simple et efficace étant donné que l’article et la sanction existent déjà.

Une action exemplaire qui aurait un retentissement planétaire auprès de tous les milieux sportifs et qui s’adresserait surtout à une population planétaire dont une grande partie est désinformée par des médias muselés ou ignorante de certaines réalités.

Outre cette contribution importante pour lutter contre l’homophobie, il semble tout aussi évident que la FIFA et le CIO ne doivent accorder l’organisation des leurs grandes compétitions très médiatisées qu’à des nations respectueuses des droits de l’Homme les plus élémentaires. Une telle mesure qui ne serait qu’une simple application de leurs propres statuts, aurait de facto évité de voir :

La Russie obtenir le Jeux Olympiques de Sotchi en 2014 et la Coupe du Monde 2018 alors que Poutine a promulgué des lois contre la « propagande homosexuelle », amalgamant ainsi l’homosexualité à la pédophilie. Sous couvert de cette discrimination inqualifiable, des barbares écervelés harcèlent, violentent voire exterminent des innocents en toute impunité, sous couvert de défendre des valeurs traditionnelles d’un autre temps.

Le Qatar hériter de la Coupe du Monde de football 2022, luttant ainsi contre les discriminations et l’exploitation inhumaine des travailleurs étrangers.

En mai 2017, l’UEFA faisait savoir qu’elle tiendrait compte d’un critère relatif à la « protection des droits de l’Homme » dans son choix entre l’Allemagne et la Turquie pour l’organisation de l’ « Euro 2024 ». Est-ce un premier pas ? Des décisions courageuses de cet ordre seraient indiscutablement des gestes considérables en faveur du droit à la différence qui est fondamentalement lié à celui des droits de l’Homme, une main tendue vers les associations luttant pour la défense de minorités martyrisées et un appui primordial pour les institutions de l’ONU qui tentent d’agir en ce sens.

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