De tous les vecteurs d’influence médiatiques importants, le sport reste le principal pour sa proximité avec toutes les couches des populations de la planète. Dans ce domaine spécifique, le football peut être considéré comme la première religion mondiale tant est considérable le nombre de ses adhérents qu’ils soient joueurs, spectateurs ou supporters. Aucune religion monothéiste ne peut se targuer d’un tel engouement.
Pelé fut le premier à universaliser le football, bien avant que les médias, notamment télévisuels et numériques, ne propulsent les Maradona, Messi ou autre Cristiano Ronaldo dans la stratosphère sans avoir un quelconque talent intellectuel, scientifique ou artistique paranormal. Car le football – comme tout sport – est aussi un art, au même titre que la politique, la science ou encore la philosophie : toute activité nécessitant du talent, dès lors qu’elle est bien orchestrée peut être considérée comme artistique.
L’influence médiatique de ce sport exige donc que ses dirigeants remplissent avec responsabilité leur rôle de défenseurs des droits humains qui figurent dans leurs statuts au travers de la mention suivante : « Toute discrimination d’un pays, d’un individu ou d’un groupe de personnes pour des raisons d’ethnie, de sexe, de langue, de religion, de politique ou pour toute autre raison est expressément interdite, sous peine de suspension ou d’exclusion ».
Pourquoi cet article n’est-il pas tout simplement appliqué au niveau d’une discrimination particulièrement exposée aujourd’hui : l’homosexualité ?
Dans le monde, la communauté LGBT dépasse largement le milliard de personnes, dont la plupart doivent dissimuler leur différence compte tenu de l’augmentation inquiétante des persécutions dont ils sont victimes. Compte tenu de l’exceptionnelle influence médiatique que le sport véhicule – notamment le football – le sport a par éthique la responsabilité d’être un vecteur essentiel pour la défense des droits humains les plus élémentaires dont la lutte contre l’homophobie est un maillon central.
Il semble évident que les instances dirigeantes de la FIFA sont particulièrement laxistes sur ce sujet. Certes, elle a fini par sévir contre le racisme en ordonnant des sanctions exemplaires. Une mesure qui porte aujourd’hui ses fruits de manière efficace. Qu’en est-il alors de l’homophobie qui reste un secret de polichinelle dans le football ? Ne constitue-t-elle pas au même titre que le racisme une discrimination mortifère que les victimes subissent dans une douleur impossible à partager ? Une non-intervention face à cette grave discrimination est condamnable dans la mesure que le football, à lui seul, peut agir efficacement contrairement à l’ONU, une organisation muselée par de très nombreux Etats influencés par des critères homophobes, imposés notamment pour des motifs religieux ou politiques.
Un discours du Président de la FIFA – Gianni Infantino – suffirait pour mettre en pratique des sanctions identiques à celles appliquées pour le racisme. Une solution simple et efficace étant donné que l’article et la sanction existent déjà. Une action exemplaire qui aurait un retentissement planétaire auprès de tous les milieux sportifs et qui s’adresserait surtout à une population planétaire dont une grande partie est désinformée par des médias muselés ou ignorante de certaines réalités.
Outre cette contribution importante pour lutter contre l’homophobie, il semble tout aussi évident que la FIFA et le CIO ne doivent accorder l’organisation des leurs grandes compétitions très médiatisées qu’à des nations respectueuses des droits de l’homme les plus élémentaires. Une telle mesure qui ne serait qu’une simple application de leurs propres statuts, aurait de facto évité de voir la Russie obtenir le Jeux Olympiques de Sotchi en 2014 et la Coupe du Monde 2018 alors que Poutine a promulgué des lois contre la « propagande homosexuelle », amalgamant ainsi l’homosexualité à la pédophilie. Sous couvert de cette discrimination inqualifiable, des barbares écervelés harcèlent, violentent voire exterminent des innocents en toute impunité, sous couvert de défendre des valeurs traditionnelles d’un autre temps. Ou encore, le Qatar hériter de la Coupe du Monde de football 2022, luttant ainsi efficacement contre les discriminations et l’exploitation inhumaine des travailleurs étrangers.