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EMMANUEL MACRON, L’ESPOIR EUROPÉEN

Emmanuel Macron devient aujourd’hui un maillon primordial qu’il faut soutenir car un éventuel échec de son action conduirait inéluctablement au renforcement des extrêmes au point de transpirer à nouveau ou de pleurer en 2022. Ce serait alors définitivement la fin d’une Europe influente et un déclin inévitable du monde occidental sous les yeux satisfaits des Poutine, Erdogan et consorts. Alors pour le bien de tous, évitons de tomber dans le piège d’un quinquennat insurrectionnel que certains grognons souhaitent déjà. Emmanuel Macron, un président optimiste et volontaire, est une véritable aubaine pour l’Europe, sachons la saisir, ensemble.

Bien que surdoué, Emmanuel Macron n’est pas pour autant magicien. Pourvu d’un bon sens évident, il n’est guidé ni par l’avidité, ni par le carriérisme. S’il l’était, il aurait effectué une fructueuse carrière de banquier, s’assurant de revenus sans rapport avec ceux de la politique. Celui qui était qualifié de « Mozart de la finance » serait devenu l’un des hommes les plus riches de France s’il n’avait pas eu la volonté et la détermination de servir son pays.

Saluons le peuple français qui a su faire preuve d’un grand sens des responsabilités ce 7 mai 2017. Espérons que ces vrais patriotes soient suffisamment patients pour laisser le temps nécessaire à cet homme qui apparaît comme providentiel à une époque où l’Europe est plus que jamais menacée. Sa mission consiste à redresser la France et réformer l’Europe avec l’appui des nations tutélaires dont l’Allemagne est bien évidemment un partenaire majeur.

Les démocraties ciblées à tour de rôle par la désinformation

Après une tentative de déstabilisation concernant sa vie privée, le candidat démocrate français a dû faire face aux fausses informations, notamment l’évocation d’un prétendu compte bancaire aux Bahamas. L’insinuation de ce mensonge par Marine Le Pen lors du duel télévisé de l’entre 2 tours, mit en lumière le plan de désinformation sur Internet orchestré par des puissances expansionnistes autocrates opposées au renforcement d’une union européenne démocratique.

Ce faux grossier d’une pseudo-société offshore – baptisée du nom du lycée que fréquentait Emmanuel Macron à Amiens – a d’abord été publié sur un forum de l’ultra droite américaine avant d’être largement repris par des sites français de la fachosphère, notamment celui d’un fasciste revendiqué qui totalise à lui seul 5 millions de vues par mois. Moins de deux jours avant le vote du 2ème tour, une dernière « boule puante » à l’encontre du candidat démocrate français sera relayée par le même pollueur qui fait partie des soutiens actifs de Donald Trump, l’imprévisible locataire de la maison blanche.

Par ailleurs, cette série de « fake news » circulait déjà sur les réseaux de propagande pro-russe. Cela faisait plusieurs jours que bruissaient des rumeurs sur des révélations à venir sur Emmanuel Macron. Marine Le Pen avait d’ailleurs évoqué ces « leaks » dans un échange prémonitoire lors de son débat télévisé avec Emmanuel Macron : « J’espère qu’on apprendra rien sur vous dans quelques jours », lui lança-t-elle. Ce qui laisse à penser qu’elle était déjà au courant vu que son porte-parole confirma ce sous-entendu à l’issue de ce débat. Un beau mélange des genres vicieux quand on connaît la proximité idéologique et financière de l’extrême droite française avec l’environnement poutinien.

Selon le site d’information Mediapart, Kavé Salamatian, professeur d’informatique réputé, a repéré l’activation de nombreux comptes Twitter « créés il y a moins de 15 jours, qui n’avaient jamais rien tweeté jusque là et qui d’un coup se mettent à tweeter comme des fous, jusqu’à 144 messages par minute ». Selon lui, il s’agit clairement de réseaux de comptes fictifs uniquement créés pour relayer un contenu et ainsi le faire monter dans les « trending topics » : « Il s’agit d’une stratégie réfléchie ressemblant à celle d’un acteur étatique. Dans ce cas, il s’agit classiquement des méthodes employées par des acteurs russes ».

Ce n’était pas la première fois que la campagne d’Emmanuel Macron se retrouvait être la cible d’attaques numériques, qu’il s’agisse de piratage ou de propagation de fausses rumeurs. À la fin du mois d’avril, la société de sécurité informatique « Trend Micro » avait confirmé cette crainte dans un rapport relatant de « Pawn Storm » qui n’est ni plus ni moins un groupe de « cyber espionnage » qui cherche à se faire passer pour des lanceurs d’alerte. Mais ce dernier est à l’origine du piratage des emails du parti démocrate américain et est suspecté d’agir pour le compte des services secrets russes.

Compte tenu du résultat de ces « incursions malveillantes » qui aboutirent à l’élection de Donald Trump, les démocraties occidentales savent désormais que ce genre d’opérations se répètera de manière de plus en plus insidieuses. Il convient donc de les prévenir. D’ailleurs, Emmanuel Macron avait compris la menace et avait parmi les priorités de son programme présidentiel déjà annoncé un renforcement considérable des moyens destinés aux services de sécurité attachés à la technologie informatique.

Internet, symbole d’information et de libertés, est devenu l’outil principal d’une propagande « mortifère » au service du terrorisme et des nationalismes extrémistes

Une étude réputée sérieuse sur « l’impact des médias non traditionnels sur la présidentielle », soulève qu’un lien sur quatre partagé sur les réseaux sociaux provient de sources qui produisent des «fake news», des textes présentés comme de vraies informations mais qui sont en réalité de pures calomnies. Il y est aussi démontré que ceux qui relaient des articles de la « sphère alternative» fréquentent peu les médias traditionnels au point que leur vision du monde est complètement erronée, voire aberrante. Cette information mensongère radicalise les plus vulnérables qui par ignorance se mettent au service d’une « cause mortifère » orchestrée par de manipulateurs extrémistes.

Dans l’introduction de ce rapport, le journaliste spécialisé Pierre Haski souligne que jamais dans une présidentielle française les « vérités alternatives » – c’est-à-dire présentant une vision factuelle fausse mais idéologiquement motivée – n’ont joué un aussi grand rôle. Une évidence qui s’applique bien évidemment à l’élection américaine qui verra Trump triompher à l’envers du bon sens.

Au delà du fait accompli contre lequel on ne peut rien, il est clair que si la promotion du mensonge grossier est assumé comme mode de gouvernance, la démocratie n’y survivra pas. Un tel fonctionnement peut conduire au pouvoir de dangereux dictateurs nuisibles au monde entier dès lors qu’ils disposent de moyens de destructions massifs. L’exemple de la Corée du Nord est évocateur.

Le web, outil de liberté, est devenu aujourd’hui un outil de propagande. Un terreau fertile pour les fausses informations, rumeurs et calomnies de manière à influencer une jeunesse désorientée et dévoreuse de réseaux sociaux. Cette pollution de l’information favorise tous les extrémismes qui sèment la haine et la terreur afin de détruire nos acquis démocratiques qui mirent des siècles à émerger.

C’est contre ce genre de dérives que nos gouvernements démocratiques doivent lutter avec fermeté. Gardons à l’esprit que par le passé, Hitler avait déjà compris, développé et envahi le réseau radiophonique allemand afin de convaincre, grâce à son charisme incendiaire, une population désemparée par une crise sociale qui présente de grandes similitudes avec celle que nous vivons aujourd’hui. Rappelons que l’élection de Donald Trump a largement été favorisée par une fachosphère nauséabonde sur internet. Rappelons également que Poutine ou Erdogan se sont attribués les pleins pouvoirs en prenant le contrôle de toutes les sources d’information de leurs pays. Mêmes causes, mêmes effets ? L’avenir le dira, mais le risque est plus que jamais présent.

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