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BIZUTAGES, VIOLS, HUMILIATIONS, AU NOM DE LA MORALITE ?

Depuis la nuit des temps, la bisexualité était la norme, jusqu’à l’apparition des religions monothéistes ; elles rejetèrent l’homosexualité au nom d’un mariage qui – le plus souvent – constituait avant tout une alliance politique. Cela valut pour toutes les civilisations antiques et dans tous les corps militaires ancestraux, des grecs aux romains ou encore chez les Samouraïs. Cette situation est toujours d’actualité, notamment dans les armées où le service obligatoire dure plusieurs années et impose une obéissance aveugle à la hiérarchie. C’est le cas en Russie où la grande majorité des jeunes conscrits subissent des bizutages sexuels outrageux sous le couvert d’une fraternité « indéfectible ». Sortis de cet enfer guerrier, les plus sensibles doivent alors faire face à une terrible répression homophobe, décrétée par leurs gouvernants, qui encouragent certains « nostalgiques » à organiser des safaris homophobes.

Ces chasses aux gays consistent à piéger pour se distraire, au nom d’un certain « patriotisme moral », des jeunes victimes désemparées et sans défense qui sont humiliées, martyrisées, violées ou encore assassinées. Non content d’y prendre du plaisir, ces lâches agresseurs filment leurs actes odieux et les mettent en ligne sur internet afin de détruire psychologiquement leurs malheureuses proies qui se retrouvent – de fait – exclues de toute vie sociale. Et ceci en toute impunité.

La bisexualité est dans la nature de l’homme. Il est prouvé scientifiquement qu’à la naissance de tout être humain les parts de masculinité et de féminité sont quasi équivalentes. Avant que la religion ne stigmatise le plaisir sexuel comme étant péché, prendre du plaisir et procréer n’étaient pas incompatibles, il s’agissait même de deux qualités naturelles. Aujourd’hui, l’évolution des mœurs a considérablement relativisé cette idée du pêché, ce qui rend au plaisir la place que la nature lui a toujours consacré. Et pourtant, face à une crise qui empire, après que le parlement français a voté une loi autorisant « le mariage pour tous », il semblerait que les homosexuels soient devenus l’un des principaux boucs émissaires d’une montée de courants fascisants : un remake des années 30.

La confusion entre la pédophilie et l’homosexualité trouble le raisonnement de personnes déjà mal informées et pire encore, désinformées par des médias étatisés, ou encore incapables de faire la différence entre le crime consistant à abuser d’enfants pré pubères vulnérables et le sentiment d’amour envers une personne consentante du même sexe. Ce raccourci est tout simplement intolérable lorsqu’on sait que toutes les études sexologiques démontrent que les gays n’ont aucune tendance particulière à la pédophilie. D’ailleurs les statistiques le prouvent, les affaires de pédophilie concernent en grande majorité des hommes hétérosexuels qui agressent des enfants, le plus souvent de très jeunes filles.

Alors qu’il faisait la promotion de son dernier film – Do Not Disturb – en Octobre 2012, François Cluzet a donné un coup de bâton dans la fourmilière en affirmant : « Vous savez, j’en ai vu des mecs qui prétendent ne jamais avoir été troublés. Ce ne sont pas des acteurs, ce ne sont pas des artistes. Nous, on est là pour remplir le rôle du permissif et pour promouvoir la liberté. Bien sûr qu’un homme peut tomber amoureux d’un autre homme. Bien sûr que ça m’est arrivé ! À 22 ans j’ai donné ma première interview à Libération et j’ai déclaré : « Je suis une grosse dame noire et lesbienne. » Parce que je pense qu’en termes politiques les artistes doivent être du côté des minorités : gros parce que les gros sont bafoués ; une femme parce qu’elles sont encore exploitées ; une noire parce que les gens de couleur sont encore humiliés et enfin homosexuelle parce que cela fait encore partie des choses que l’on ne peut pas montrer.»

En affirmant qu’il avait déjà été troublé et attiré par certains hommes, Cluzet ne fait que dire tout haut ce que chacun sait, si tenté qu’il réfléchisse un peu. Le rôle principal des artistes est de faire reculer les tabous de la société, ceux qui sont toujours cruellement injustes envers les minorités.

La majorité d’entre nous a pu ressentir une attirance pour son ou sa meilleure amie, que ce soit à l’adolescence ou à tout autre moment de la vie. Celui à qui ce n’est jamais arrivé fait partie des exceptions qui confirment la règle. Le passage à l’acte dépend de considérations sociales, religieuses ou encore circonstancielles.

Puisque nous évoquons la loi du nombre, nous devons travailler à ce qu’elle ne devienne pas la loi du plus fort. Si les artistes sont en première ligne dans leur devoir d’exemplarité et se doivent de faire évoluer les mentalités, il est évident que le sport doit répondre aux mêmes exigences, et le football en premier lieu. Ce qui confère à ses dirigeants des obligations d’exemplarités au-delà de toutes les frontières.

La destruction du tabou sexuel devrait être un sujet de préoccupations majeures, notamment pour les dirigeants des Fédérations qui dominent le monde du sport, et en particulier celui du  football ; il est primordial que ce sport serve d’exemple tant il est populaire. Pourfendre ce tabou et y mettre fin est aussi facile que beurrer une tartine : il suffit d’un discours rappelant que les statuts de toutes les fédérations interdisent toutes les formes de discriminations et la mise en application immédiate de sévères sanctions équivalentes à celles qui concernent les discriminations raciales. Le racisme et l’homophobie ne sont-ils pas deux discriminations équivalentes ? Cessons  de dépenser des millions pour des clips vidéo inutiles, cessons  de nommer des commissions qui ne servent à rien, agissons !

Près de 80 pays considèrent encore les homosexuels comme des  criminels, et parmi eux la Russie et le Qatar, les organisateurs des prochaines coupes de monde de football. Certains les condamnent à mort ou les livrent à la vindicte populaire, notamment par les médias comme c’est le cas en Ouganda, pour n’en citer qu’un.

En France, les jeunes homosexuels se suicident dix fois plus que les autres : n’est-ce pas un grave sujet de préoccupation ? Une nation civilisée peut-elle le tolérer ? C’est une réalité contre laquelle il est primordial de réagir : des pays qui ne respectent pas les plus élémentaires droits de l’homme peuvent-ils encore organiser de grandes compétitions sportives planétaires ? Dans le sport l’argent est-il au-dessus de l’éthique ? Le sport n’est-il pas le principal vecteur universel des droits de l’homme, de l’égalité entre tous et du rapprochement entre les hommes et les peuples?

Extrait de la biographie en préparation : ‘Footballeur, Gay, Asperger’

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