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ASPERGER, EDUCATION, SUICIDE, PSYCHIATRES ET SYMPTOMES

En France le système éducatif n’a commencé à prêter attention aux autistes Asperger qu’au début des années 2000. Il y aurait en France entre 1000 et 5000 Aspies et la plupart d’entre eux ne sont pas détectés. 80 à 90% seraient des hommes vu que les mécanismes du cerveau féminin favorisent l’empathie nécessaire à l’échange social qui manque tant aux Aspies. Mais bon, sachant que le malade le plus célèbre est Léonard de Vinci, on peut considérer qu’il y a pire comme handicap !

En fait la définition d’un Aspie est simple : c’est un être au potentiel intellectuel élevé qui n’est pas dans les normes et qui a pour particularité de ne pas savoir communiquer. Sa faculté à globaliser très rapidement l’ensemble d’un problème est souvent annihilée par son inaptitude à gérer ce qui est simple. Ce handicap majeur, qui est une maladie, se manifeste entre autres par des difficultés d’élocution, un perfectionnisme excessif, des centres d’intérêt spécifiques et exclusifs, ou encore un rejet intuitif de la médiocrité dû à une sensibilité exacerbée.

L’Aspie voit grand mais bute sur les détails que les neurotypiques maîtrisent parfaitement. Impatient et impulsif, l’Aspie est réactif à l’extrême ; de fait il est maladroit dans son rapport avec ses interlocuteurs, une lacune qui le rend asocial aux yeux des autres. Dès lors, face à des neurotypiques qui s’intéressent à de nombreux sujets de façon très éclectique et qui se dispersent, les Aspies s’isolent, obsédés par leur seule passion qui constitue un refuge, une raison de vivre. Bien souvent ceci leur permet de devenir des innovateurs et pour les meilleurs des génies. Dans ce cas, « le handicap » se transforme en « compétence particulière » source de succès : on ne devient pas un génie par hasard.

Revers de la médaille pour une très grosse majorité d’entre eux : un Aspie qui ne trouve pas sa voie ou qui n’a pas les moyens de s’exprimer peut devenir un être désespéré ou adepte de paradis illusoires susceptibles de le mener au suicide. Ce sont ceux-ci qui ont besoin d’aide. La solitude est moins lourde à porter pour ceux qui rencontrent la réussite, celle qui attire du monde autour de vous sans que vous n’ayez à le demander. C’est ce qui m’est arrivé …

… Mon père ne prit jamais le temps de réfléchir à ma situation : à force de boire des bières avec ses acolytes, il n’imaginait même pas que sa famille put avoir soif ou encore que je pus être un Aspie. Un mot qui n’effleurait pas l’esprit à l’époque: la dénomination d’Asperger était pratiquement inconnue, même des psychiatres. Mais le plus grave c’est que, jusqu’à sa mort, mon père fut certain que ma « particularité » ne fut qu’une vue de mon esprit. D’ailleurs, il ne partageait aucune de mes aspirations, sans compter le fait qu’il était toujours absent ! Mais dans le fond ce devait être un avantage. Il a fait du bien sans faire de mal, on pourrait dire que c’est déjà pas mal !

… Nous étions plus une tribu qu’une famille ; un carillon sans chœur à se casser les oreilles : on ne s’entendait pas et on ne s’écoutait pas non plus. Une situation qui ne s’améliora jamais.

Grâce à cette situation, donc un peu aussi grâce à eux finalement, j’ai appris à me débrouiller et j’ai acquis une force de caractère sans égal face à l’adversité. Lors des réunions de famille, ma grand-mère essayait tant bien que mal de restaurer l’union sacrée qui, dans notre tribu, correspondait à un mirage de Noël ! Il faut dire que ma famille c’était un peu chacun pour soi et Dieu pour tous. Oh, je ne fus pas à plaindre. Finalement ma répulsion innée envers mon environnement familial fut le déclencheur d’une réussite qui ne pouvait éclater au grand jour que dans la difficulté et la non-conformité : deux termes qui  correspondaient parfaitement à ma nature. Être surdoué n’est pas un choix, c’est un fait ! Comme l’homosexualité d’ailleurs.

Cette réunification me permit au moins d’emménager dans un appartement qui surplombait l’unique terrain de football de la commune. Une vraie aubaine ! Je n’avais pas encore 10 ans et je découvrais le football. Mais plus qu’une simple découverte, ce fut une adoption : je m’étais déniché une nouvelle famille à laquelle j’allais consacrer ma vie. Je baignais dans cette évidence au point qu’il m’était impossible d’imaginer un échec. Je vivais sur un nuage, convaincu de mon invincibilité. Néanmoins je dus tout apprendre ; comme je n’avais pas de talent particulier ni de professeur sur lesquels m’appuyer, je ne pouvais compter que sur ma volonté et mon intelligence. Rejetant toute dépendance en-dehors de celles liées aux nécessités vitales, je refusais de subir les normes familiales, quitte à ce que mon chemin soit ardu.

Extrait de la biographie en préparation : ‘Footballeur, Gay, Asperger’

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