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MIGRATION JUIVE, USURPATION DE ZION ET INCOMPREHENSION ARABE

Alors qu’au Moyen-Orient, depuis plus d’un millénaire en terre d’Islam la cohabitation entre « frères culturels » juifs et musulmans ne posait pas de problèmes. En Europe et dans le monde, par contre, les juifs ostracisés communément, le sont de plus en plus à l’orée du 20ème siècle.

Depuis le Concile de Latran de 1215 jusqu’au 18ème  siècle, les Juifs sont gravement combattus dans la plupart des pays d’Europe occidentale, notamment en Espagne et en Italie où l’Inquisition pourchasse et fait brûler vifs les « marranes », des juifs convertis au catholicisme qui professent en cachette le judaïsme.

En France, au 18ème siècle, le « siècle de la raison », une nouvelle philosophie change la perception de ceux-ci par la société. Si certains des philosophes, comme Voltaire, tiennent des propos sévères envers les Juifs, la perception générale de ceux-ci par le « mouvement des Lumières » marque un réel changement par rapport à l’image qu’a véhiculée jusqu’alors l’Église catholique.

Chez les Juifs eux-mêmes, les « Lumières » donnent naissance en Allemagne à la « Haskalah » une conception du judaïsme que développe Moïse Mendelssohn qui exhorte ceux-ci à apprendre la langue de leur pays d’accueil et à s’intégrer à la vie civique de la nation dans laquelle ils vivent afin de remplir leurs devoirs envers la religion et envers l’État. Pour cela, Mendelssohn prône l’apprentissage de la langue allemande en refusant toutefois de remplacer la langue hébraïque des anciens par l’allemand. Pour Moïse les deux langues doivent coexister. Ses opposants l’accuseront alors de fondre l’identité juive dans la germanité.

Dans le même temps, la Révolution française s’étend. La chute de la Bastille est le signal de désordres partout dans le pays. Ces troubles, connus sous le nom de la « Grande Peur » prennent une tournure anti-juive dans certains districts, notamment en Alsace, où les paysans attaquent les demeures des Juifs qui trouvent refuge à Bâle. Face cette situation anarchique, Le comte de Clermont Tonnerre mettra en œuvre toute son éloquence pour faire avancer l’émancipation : « Il faut tout refuser aux Juifs comme nation et tout accorder aux Juifs comme individus. Il faut qu’ils ne fassent dans l’État ni un corps politique ni un ordre. Il faut qu’ils soient individuellement citoyens. » Mais des désordres répétés ajourneront cette décision jusqu’en 1791 : Le 13 novembre, Louis XVI ratifie la loi déclarant les Juifs citoyens français. Peu à peu, les Juifs obtiennent l’égalité des droits tout au long du XIXe siècle, à l’exception de l’Empire russe et donc de la Pologne, alors que la notion d’états nations se développe.

L’émancipation bouleverse le rapport des Juifs avec leur religion qui ne peut plus gouverner tous les actes de leur vie. Beaucoup conçoivent une pratique du judaïsme plus proche de la façon de vivre de leurs concitoyens non juifs. L’émancipation en France, en Italie et en Allemagne au moins pendant l’Empire permet à beaucoup de Juifs de sortir des ghettos et contribue au développement des judaïsmes réformé et conservateur à partir du 19ème  siècle. L’émancipation contribue aussi à l’assimilation des Juifs et parfois à leur disparition culturelle lorsque les Juifs se fondent par mariage dans la société environnante. Le principe de l’identité nationale se développe faisant du juif « l’autre ». Il faut attendre le rabbin Samson Raphael Hirsch pour définir une vision moderne du judaïsme orthodoxe, permettant aux Juifs orthodoxes de participer pleinement à la société qui les entoure.

Ce sera l‘émancipation des Juifs soit un processus de libération de ceux-ci en Europe et dans le monde afin que les juifs obtiennent une citoyenneté et une pleine égalité de leurs droits. Le 13 novembre 1791, Louis XVI ratifie la loi déclarant les Juifs citoyens français. Peu à peu, les Juifs obtiennent l’égalité des droits tout au long du XIXe siècle, à l’exception de l’Empire russe ou encore de la Pologne.

Les Juifs, jusqu’alors, étaient souvent soumis à des contraintes géographiques et professionnelles : ils se voyaient interdire des villes, des régions ou des pays ainsi que des métiers. L’émancipation leur ouvre toutes ces voies et, en quelques générations, les Juifs abandonnent les villages où leur présence était séculaire comme en France par exemple, les petits villages alsaciens et les métiers où ils étaient confinés comme colporteurs ou maquignons ; très vite, ils habitent plutôt les grandes villes où les enfants trouvent de meilleures écoles et des universités et où les opportunités professionnelles sont beaucoup plus nombreuses et y exercent des professions plus prestigieuses.

L’émancipation bouleverse l’existence des Juifs en ce sens que, pour la première fois depuis l’antiquité, les Juifs partagent la société des non Juifs et sont donc confrontés au mode de vie moderne et souvent séculier des sociétés européennes. Ils réagiront de diverses façons très différentes les unes des autres. Dès le 19ème siècle, les Juifs se partagent en juifs orthodoxes, en juifs conservateurs, en juifs libéraux ou réformés et en Juifs assimilés. Le judaïsme réformé apparaît en Allemagne dans la mouvance de la « Haskalah » lancée par Moïse Mendelssohn, partisan d’un idéal où les Juifs d’Europe jouiraient d’une même liberté et vivraient selon les mêmes lois que leurs concitoyens. Certains Juifs quittent alors la communauté pour ne garder qu’un vernis culturel juif ou même se fondre totalement dans la société de leur pays en allant jusqu’à se convertir au christianisme. La pluparts de ceux-ci dénient à la Torah et au Talmud toute valeur divine intouchable et jugent de nombreuses pratiques halakhiques contraignantes obsolètes. Par réaction, se développe le courant de l’orthodoxie moderne qui se définit comme gardien de la tradition religieuse. Quant au judaïsme libéral, c’est à quelques nuances près, le nom que prend le judaïsme réformé en France ou au Royaume-Uni.

Au cours du 19ème siècle, malgré les progrès de l’émancipation, le judaïsme doit faire face à un antisémitisme croissant qui culmine par des pogroms dans l’Empire russe ou encore en France avec l’affaire Dreyfus. Cet antisémitisme est la principale cause d’une forte émigration et de l’émergence du sionisme sous la férule de Theodor Herzl au moment où en Europe, les nationalismes se multiplient.

Ces nouveaux juifs assimilés, se considérant comme favorisés, voulurent importer au Moyen-Orient ce qu’ils considéraient comme une avancée pour leurs coreligionnaires. Une ingérence considérée par beaucoup comme une ingérence inappropriée, identique à celles des missionnaires qui voulurent imposer le christianisme à des peuples qui, traditionnellement, avaient leurs propres cultures. Des imbroglios se mirent en place et conduisirent à de nombreux conflits, colonialistes pour la plupart ou encore en Palestine, où des frères de sangs arabes et juifs s’entretuent toujours au nom de territoires qu’ils considèrent, les uns et les autres, comme les leurs et, ce qui est le plus surprenant, au nom de deux dieux qui finalement sont l’un et l’autre défini comme unique ? Quel logique pourra mettre fin à cette situation mortifère sinon une reconnaissance mutuelle et un juste partage des lieux afin que ces frères de sang finissent par ne plus le faire couler.

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