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PÉRICLÈS S’ÉTEINT, LES POLITICIENS AFFLUENT

Le terme « homosexualité » date de la deuxième moitié du XIXe siècle, en 1868 plus précisément. En fait, l’amour entre deux personnes du même sexe est réprimé depuis l’émergence des religions monothéistes toujours enclines à contrôler leurs ouailles.Le concept d’homosexualité n’existait pas dans l’Antiquité des Dieux de la nature où les relations sexuelles n’étaient pas définies selon des critères biologiques (identité ou différence sexuelle des partenaires) mais selon des critères sociaux, à savoir l’adéquation entre l’usage d’autrui pour le plaisir charnel et sa place dans la structure sociale.

Dans l’Empire perse, les pratiques homosexuelles sont largement attestées tandis qu’en l’Égypte – différents manuscrits le démontrent – certains pharaons entretenaient des relations particulières avec leurs affidés. Les peuples ayant précédé Israël semblent avoir pratiqué la prostitution, aussi bien féminine que masculine. Sous le règne de Roboam, fils de Salomon, les textes rapportent que la prostitution masculine est officielle dans le pays. Selon l’historien John Boswellspécialiste des rapports entre la religion et l’homosexualité, l’hostilité et les préjugés du judaïsme face aux pratiques liées à l’homosexualité pourraient s’expliquer par leur lien avec des rituels liés au paganisme et la prostitution sacrée. Néanmoins, il relève que les textes bibliques évoquent précisément la tendre amitié qui unit le deuxième roi d’Israël David à Jonathan, fils de Saul : « Or il advint que l’âme de Jonathan se lia à l’âme de David et que Jonathan l’aima comme lui-même ». Après la mort de ce dernier au combat, David se plaint : « Je suis en détresse à cause de toi, mon frère Jonathan, tu m’étais très cher, ton amour était pour moi plus merveilleux que l’amour des femmes ».

En Grèce antique, la distinction entre homosexualité et hétérosexualité est inconnue. La bisexualité, avec plus ou moins des préférences individuelles est la norme tel que le décrira – 2500 ans plus tard – Alfred Kinsey dans ces deux importantes études descriptives sur le comportement sexuel de l’homme et de la femme. Comme quoi, avec le temps, rien n’a changé pour ce qui est de la nature même des préférences affectives des êtres humains.

Plutarque dit à cet effet : « celui qui aime la beauté humaine sera favorablement et équitablement disposé envers les deux sexes, au lieu de supposer que les hommes et les femmes diffèrent sous le rapport de l’amour comme sous celui du vêtement ». Les hommes prennent exemple sur les Dieux : « Zeus approcha le divin Ganymède sous la forme d’un aigle, sous celle d’un cygne la blonde mère d’Hélène. Il n’y a pas de comparaison entre deux choses; certains aiment l’une, certains aiment l’autre ; j’aime les deux ».

Lors de la période hellénique, qui coïncide avec la naissance de la démocratie, il est donc communément accepté que le choix entre deux partenaires ne se fasse pas en fonction de leur sexe ou de leur genre, mais en fonction de leurs qualités personnelles. Ceci s’appelle simplement la liberté de choisir de tout en chacun dès lors que cela ne porte préjudice à personne. La pédophilie par contre, qui consiste à abuser d’enfants impubères, était illégale, donc condamnée sévèrement, à une époque où un enfant devenait adulte à l’âge de la puberté. Il faut dire que l’espérance de vie d’un être humain avoisinait les 30 ans.

En 1909, l’espérance de vie était encore de 33 ans. L’évolution de celle-ci attendra le 20ème siècle pour augmenter considérablement en fonction des progrès de la médecine : en un siècle, l’espérance de vie doublera pour atteindre 67 ans en 1999. Pour ce qui concerne l’âge d’une majorité légale – donc sans rapport avec les lois de la nature – il faudra attendre 1792 pour que celle-ci soit fixée à 21 ans. C’est seulement en 1974, sous la Présidence de Giscard d’Estaing, pour qu’un mineur devienne majeur à 18 ans. Quand à l’âge de la majorité sexuelle légale, elle varie encore en fonction des pays, des us et coutumes et de principes moraux influencés par une religion qui redevient, depuis le début du 21ème siècleinquisitrice.

Les mœurs de la Grèce antique doivent distingués de l’idée moderne de la notion d’homosexualité. Ils doivent être reconnus comme une institution reconnue de formation des élites. Ce modèle sexuel et éducatif vécut jusqu’à la chute de l’Empire romain occidental (Ve siècle apr. J.-C.).

Dans la Rome antique, les pratiques sexuelles doivent correspondre à certains usages sociaux. On ne parle ni d’homosexualité, ni d’hétérosexualité à une époque où ces définitions n’avaient pas cours. Les Romains sont bisexuels sans état d’âme. L’exemple de Jules César, surnommé « le mari de toutes les femmes et la femme de tous les maris », est explicite. L’emblématique – et machiavélique – sénateur et poête Cicéron rapporte ainsi le comportement du roi Nicomède IV de Bithynie vis-à-vis de Jules César, alors adolescent, venu lui demander, au nom de Rome, le renfort de sa flotte : « Le Roi donna l’ordre à ses gardes de conduire César dans sa propre chambre et de le coucher sur son lit d’or revêtu de pourpre… » Amoureux du jeune éphèbe, le Roi aurait procédé à un échange de service que l’ambitieux jeune homme ne lui refusa pas. Une concession qui lui vaudra d’être moqué ouvertement jusqu’à son assassinat. Ces allusions documentées vaudront à Octave – son jeune neveu adolescent qu’il désigna secrètement comme son successeur alors que rien ne le prédisposait à assumer une telle charge – des commentaires ambigus sur sa désignation. Par bonheur, Octave se révéla être un stratège politique de génie qui fut le premier, et le plus grand, des Empereurs sous le nom d’Auguste.

Au temps de l’Empire romain, les pratiques sexuelles deviennent de plus en plus libres sous la férule d’Empereurs qui ne cachaient pas leurs libertinages avec leurs gitons ou autres amants. L’empereur Hadrien, amoureux d’un jeune Grec originaire de Bithynie, érigera même un temple et une ville en mémoire de celui-ci. Pendant plus de 200 ans, on célèbra dans tout l’Empire des fêtes en la mémoire d’Antinoüs son jeune amant qui se noya dans le Nil en Egypte.

Après dix siècles de liberté sexuelle au sein de la Rome antique, Saint Théodose, l’un des premiers empereurs romains chrétiens, proclame le 6 août 390 un édit condamnant à mort les homosexuels. Ce passage vers une répression directe de l’homosexualité est directement lié à l’affirmation du christianisme qui pose la contradiction entre la chair et l’esprit, condamnent le plaisir en soi et prônent la tempérance. Progressivement la relative liberté en la matière disparaît. Le christianisme de persécuté devient persécuteur : les lois des saints empereurs byzantins – Théodose et Justinien – sont les premières à prévoir le bûcher pour de tels actes. Une pratique qui perdurera sous l’inquisition au Moyen-âge à laquelle échappa, in extremis, Léonard de Vinci en 1476.

La montée en puissance du christianisme et de l’Islamisme sanctionne une révolution dans l’histoire des relations entre les hommes : émerge une morale religieuse, toujours plus stricte à l’égard de la sexualité et de l’érotisme en général. Elle s’opposera de manière toujours plus virulente à l’hédonisme du monde antique gréco-romain et en précipitera la fin. Une obstruction qui ressurgit au 21èmesiècle avec une répression homosexuelle qui s’intensifie au fur et à mesure que la Démocratie recule dans le monde.

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