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FOOTBALL ET HOMOSEXUALITÉ (2/4)

Il faut le comprendre et l’admettre une fois pour toute : le milieu du sport compte en son sein la même proportion de membres LGBT que partout ailleurs même si peu d’athlètes ou de dirigeants l’avouent publiquement. Ce simple constat implique évidemment des dirigeants, des supporters, des joueurs, dont de très grandes stars (quelques uns l’ont courageusement annoncé publiquement tels les footballeurs internationaux Olivier Rouyer et Thomas Hitzlperger, le rugbyman star gallois Thomas Gareth ou encore Bruce Jenner, une super star olympique), des entraîneurs ou encore des journalistes. Et ça fait du monde tenu compte que sur la planète, la communauté LGBT dépasse largement le milliard de personnes, dont la plupart doivent dissimuler leur différence compte tenu de l’augmentation inquiétante des persécutions dont ils sont victimes.

Compte tenu de l’exceptionnelle influence médiatique que le sport véhicule, notamment le football qui n’est pas épargné par cette évidence, le sport a par éthique la responsabilité d’être un vecteur essentiel pour la défense des droits humains les plus élémentaires dont la lutte contre l’homophobie est un maillon central.

Pour ce qui concerne la lutte contre l’homophobie, il semble évident que les instances dirigeantes de la FIFA sont particulièrement laxistes. Certes, la FIFA a fini par sévir contre le racisme en ordonnant des sanctions exemplaires. Une mesure qui porte ses fruits de manière efficace. Qu’en est-il alors de l’homophobie qui reste un tabou de polichinelle dans le football ? Ne constitue-t-elle pas – au même titre que le racisme – une discrimination mortifère que les victimes subissent dans une douleur impossible à partager.

Une non-intervention face à cette grave discrimination est condamnable dès lors que l’art.3 de ses statuts – qui interdit clairement « Toute discrimination d’un pays, d’un individu ou d’un groupe de personnes pour des raisons d’ethnie, de sexe, de langue, de religion, de politique ou pour toute autre raison est expressément interdite, sous peine de suspension ou d’exclusion » – n’est pas appliqué. Est-ce acceptable ?

Pas besoin de commissions qui dissertent indéfiniment sur ce sujet comme l’expliquait Michel Platini lorsqu’il était Président de l’UEFA. D’autant plus que ce dernier, ami d’enfance d’Olivier Rouyer, connaît parfaitement l’ampleur de ce problème singulier. En fait, une dose de bonne volonté de la part des dirigeants suffirait.

Dès lors, un discours solennel du Président de la FIFA – Gianni Infantino – qui admettrait comme logique la présence d’homosexuels dans le milieu du football suffirait pour mettre en pratique des sanctions identiques à celles appliquées pour le racisme.

Une mesure exemplaire qui aurait un retentissement planétaire auprès de tous les milieux sportifs, mais qui s’adresserait surtout à une population planétaire dont une grande partie, désinformée par des médias muselés, ignore les réalités d’un sujet ostracisé outrageusement qui dans le fond n’est qu’un choix amoureux différent.

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