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LÉONARD DE VINCI EST LE ROI (13 / 15)

En septembre 1513, Léonard de Vinci part travailler à Rome pour Julien de Médicis, frère du pape Léon X, membre de la riche et puissante famille du même nom. Au Vatican, Raphaël et Michel-Ange sont tous deux très actifs alors qu’on ne propose à Léonard que de modestes missions. Il n’était visiblement pas en odeur de sainteté. Il se réfugie donc dans l’hydraulique avec un projet d’assèchement des marais pontins, appartenant au duc Julien de Médicis tout en continuant à braver les interdits religieux pour compléter ses connaissances anatomiques. Son état de santé s’aggravant, il quitta le Vatican sans regrets. « Les Médicis m’ont créé, les Médicis m’ont détruit », écrivit Léonard de Vinci, sans doute pour souligner les déceptions de son séjour romain.

En septembre 1515, le nouveau roi de France François Ier reconquiert le Milanais lors de la bataille de Marignan. Il offre à Léonard, qu’il considère comme son père, la possibilité de devenir « premier peintre, premier ingénieur et premier architecte du roi ». Ce dernier, fier d’être enfin reconnu à sa juste valeur, part donc travailler en France en 1516 avec son élève favori : Francesco Metzi. Salai préférant dans un premier temps rester à Milan. Âgé de 64 ans, Léonard de Vinci traverse les Alpes à dos de mulet, apportant avec lui trois de ses toiles majeures : Saint Jean Baptiste, La Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Anne et La Joconde.

Au château du Clos Lucé, Léonard se trouve ainsi à proximité du château d’Amboise, la demeure du roi. Le souverain, fasciné par son hôte, lui octroie une pension annuelle confortable en lui disant : « Ici Léonard, tu seras libre de rêver, de penser et de travailler ». Léonard travaille alors à son rythme comme ingénieur, architecte et metteur en scène, organisant pour la Cour des réceptions et fêtes somptueuses.

Léonard se voit alors confié un projet grandiose qui consistait à faire de la ville de Romorantin la capitale politique du Royaume de France. Alors que les travaux de fondation avaient commencé, le projet fut abandonné à la mort du génial Florentin, le 2 mai 1519.

C’est à Francisco Melzi, son élève favori, que Léonard de Vinci légua ses carnets. Ce dernier ne s’en sépara jamais. Il s‘efforça même, jusqu’à son décès, de reconstituer le Traité de la Peinture (Trattato della pittura di Leonardo da Vinci). Son travail « très avancé, mais inachevé » ne réapparut qu’au 17ème siècle pour être édité en 1651 soit 132 ans après la mort de Léonard de Vinci.

Quant aux tableaux de Léonard de Vinci, qui sont peu nombreux – il y en aurait moins de trente identifiés à ce jour – ces derniers ne seront étudiés, comme d’ailleurs ses carnets (codex) qu’au fur et à mesure de leur apparition aux 18ème et surtout 19ème siècles. Le monde découvre alors que Léonard de Vinci fut un prophète de la modernité. Le fait que ce génie n’ait pas été reconnu à sa juste valeur lors de son vivant, que ses écrits furent dispersés (ndlr : on estime que des quelques cinquante mille documents originaux rédigés en vieux toscan et cryptés par Léonard de Vinci, il n’en resterait que treize mille à disposition aujourd’hui), a fait perdre à la science, notamment la médecine, plus de 2 siècles d’avancées technologiques ou médicales qui auraient certainement changé le monde.

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