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RENAISSANCE DES MÉDICIS, DE L’HUMANISME AU CHAOS RELIGIEUX

Outre de nombreux artistes, ingénieurs, architectes, mathématiciens ou autres savants qui firent de la Renaissance Florentine le berceau artistique et humaniste de l’Occident, Léonard de Vinci a rencontré de nombreuses personnalités qui ont eu une influence considérable sur le cours de l’histoire de la planète parmi lesquelles Laurent de Médicis qui fut son premier mécène, Le Roi de France François1er qui le considère comme son propre fils lui offre d’être « premier peintre, premier ingénieur et premier architecte du roi », Ludovic Sforza et César Borgia, deux tyrans sanguinaires pour lesquels Léonard de Vinci, homme de paix par excellence, développa ses capacités d’ingénieries exceptionnelles : un génie génétique qui, le plus souvent, trouve sa source sur les champs de batailles. C’est de César Borgia que s’inspira Nicolas Machiavel pour écrire « Le Prince » source du machiavélisme. Nicolas Machiavel, célèbre diplomate humaniste qui développera les contours du cynisme en négociation développa une étroite amitié épistolaire doublée d’une « connivence intime » avec Léonard. Comme quoi, le monde est petit.

Sur le plan des croyances, Léonard de Vinci – qui échappa par miracle au bûcher de l’inquisition pour une accusation d’ « acte contre nature » – est profondément humaniste et de ce fait donne une place prédominante à l’homme : une totale remise en cause de la pensée de l’Église. Selon lui, l’homme n’est plus déchu par le péché originel. Au contraire, par son pouvoir de création, par ses facultés intellectuelles, l’homme apparaît à l’image de Dieu : une foi dans les possibilités humaines bouleversent les conceptions traditionnelles du moyen Age imposées par l’Eglise, qui faisaient de Dieu le centre de l’univers à l’époque. La recherche du bonheur et de la sagesse apparaît totalement nouvelle, car jusque là, les hommes, selon l’Eglise, ne devaient se préoccuper que du respect des traditions de l’Eglise.

Savonarole était le prêtre type de l’antihumaniste qui voulait envoyer au « bûcher des vanités » tous ceux qui voulaient être heureux sur terre notamment les « sodomites » – puisque le mot « homosexuel » n’existait pas encore (il n’apparut qu’en 1868) – un peu à la mode des prédicateurs islamiques extrémistes actuels. Ce bourreau finira au Bûcher, sur ordre du Pape Alexandre VI qui était le père du futur mécène sanguinaire de Léonard qui le quittera après que César Borgia ait fait exécuter un ami proche de Léonard.

Curieusement parmi les papes qui ont jalonnés le parcourt de Léonard, il se trouve que ce fut le pape Sixte IV – attiré par les beaux garçons qui nomma notamment son amant Raphaël Riario au poste de cardinal à 17 ans – qui exclut Léonard des prétendants à la décoration de la chapelle Sixtine du Vatican à Rome. Comble de ce désaveu, la voûte de ladite chapelle est achevée par Michel-Ange en 1512. Vingt cinq ans plus tard, devenu sexagénaire, ce dernier reçoit un nouveau mandat pour illustrer le mur du fond de la chapelle par une fresque majeure : le jugement dernier.

Michel-Ange – soupçonné tout comme Léonard de Vinci d’être porteur du syndrome d’Asperger et d’être attiré par les hommes – fut le seul artiste qui aspira toute sa vie à égaler Léonard de Vinci sur le plan de la notoriété. La rivalité entre ces deux artistes fut si forte que Léonard de Vinci – plus âgé de 23 ans et de nature plutôt calme – s’oppose au talent du jeune Michel-Ange – solitaire et de très mauvais caractère – en affirmant publiquement que « les nus de Michel-Ange ressemblaient à des sacs de noix. »

Entre le catholicisme radical de Michel-Ange et l’humanisme de Léonard de Vinci, l’Eglise a continuellement choisi le premier, créant ainsi un antagonisme irréconciliable entre eux. Michel-Ange s’éteignit 45 ans après Léonard. Il fut considéré comme le plus grand artiste de la renaissance pendant plus de 3 siècles jusqu’à ce que la découverte progressive des carnets (codex) de Léonard de Vinci témoigne de la diversité de ses découvertes scientifiques et ouvre les yeux du monde entier sur l’ampleur de l’œuvre de Léonard de Vinci qui sur le plan scientifique dépassait tout ce qui pouvait être imaginé.

Léonard de Vinci devenu génie universel de référence, ses tableaux et ses dessins vont être décortiqués au point que chacun d’entre eux ouvrent la voie à de multiples interprétations qui ajoutées aux comportements complexes de leur auteur, à ses secrets psychologiques intimes, sa sensibilité exacerbée, font lui une énigme qui ne sera jamais résolue tant les pistes sont nombreuses. D’autant plus qu’il reste dans la nature, plus de 35 mille documents inédits qui peuvent – ou pas pour la plupart – réapparaître un jour. Que nous réserve encore ce génie venu d’ailleurs ?

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